Le graphisme suisse:
une référence à échelle internationale

Simplicité et efficacité visuelle sont les termes qui caractérisent le style international. Des compositions harmonieuses, reposant sur une structure calculée mathématiquement ont permis de répondre aux besoins de renouvellement d’après-guerre. La société de consommation naissante a offert au graphisme suisse un rayonnement international pour atteindre son âge d’or à la fin des années 50.

L’emploi de caractères sans empattement, dont le modèle par excellence est la typographie Helvetica permet un ensemble dépouillé d’ornementations offrant ainsi une lecture claire. A la manière d’une formule mathématique, des principes sont à respecter. Les lignes, éléments dominants, dictent le mouvement, la dynamique de la composition. Les illustrations sont généralement en noir et blanc et de style réaliste. Les productions, rigoureusement composées, visent à remplacer la subjectivité par une grille géométrique.

La communication avant tout le reste

Le style international tire son inspiration de la nouvelle objectivité, en allemand Neue Sachlichkeit. Il s’agit d’un courant artistique succédant à l’impressionnisme qui a pour visée une représentation froide du réel, sans artifice. Lié à l’architecture Bauhaus, le mouvement est amené en Suisse avec l’immigration allemande fuyant le gouvernement nazi. Le graphisme suisse repose sur la croyance en l’existence d’un style absolu, universel qui permet d’assimiler l’ensemble des informations de la composition de manière fonctionnelle.

Neu Grafik / New Graphic Design / Graphisme actuel

Josef Müller-Brockmann représente l’une des figures emblématiques du mouvement. Fondateur de la revue trilingue Graphisme Actuel, qui sera publiée entre 1958 et 1965, il est également à l’origine du logo des CFF. Illustrant la rigueur et la simplicité propre au style international, le logo a fêté ses 60 ans d’existence en 2012.

Parmi les individus notables on compte aussi Max Miedinger, inventeur de la typographie Helvetica. Mondialement connue, elle est utilisée pour les logos de multinationales telles que Panasonic, Samsung, Luftansa ou encore Evian. C’est également sur les panneaux de signalisation urbains que l’on retrouve la typographie comme à Hong-Kong ou Istanbul. Sa simplicité permet son universalité expliquant ainsi son utilisation abondante dans les années 60.

Simplicité et sobriété : des qualités qui deviendront par après la source de critiques. Le Style international connaît un fort déclin dans les années 70. Jugé trop stricte et autoritaire, il ne correspond plus au mouvement Flower Power de l’époque. Bien que moins visible par la suite, le style international n’a jamais disparu et connaît même depuis les années 2000 un fort regain d’intérêt. Aux caractéristiques épurées, tel un classique intemporel, le graphisme suisse n’est pas prêt de disparaître.